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     La toile sans fin                                                                                                                                                                                 Alexandra du Moulin

                  D’abord le format de la toile. Cette envie d’investir l’espace, le lieu : en l’occurrence la pierre, et la pierre à l’origine sacrée, de s’y installer, de s’y lover.        Mais aussi le besoin de s’épanouir face à l’espace de créativité et là, j’ai pensé à ton passé de danseuse. Quelle jouissance cette danse intérieure et réelle, matérielle face au gigantisme de la toile. Tu sais : Danser la peinture !.....

                   Ta peinture est très charnelle, très solaire paradoxalement, l’explosion de couleurs surtout pas figurative mais très viscérale, dans l’instinct, dans l’écoute de ce qui vient, comme çà. C’est comme une recherche de naïveté et d’attente de ce qui peut surgir.  Plus tout le travail acquis après bien des recherches.

L’équilibre dans la spontanéité. Et puis aussi parfois, le déséquilibre, pour le plaisir !

                  Ensuite, la belle idée de faire chanter les couleurs de la toile avec celles des vitraux qui la surmontent. Ce dialogue, cet échange entre le verre que l’on imagine lui aussi ensoleillé, ébloui, et le culot des couleurs en dessous, tes couleurs en compétition amoureuse avec celles des artisans du passé.

                   Enfin le dialogue de l’oeuvre terminée, accrochée, déployée avec le spectateur.

           A celui qui passe tu proposes une mise en présence et suggères la contemplation, tranquille, sereine, confortable, siège proposé à l’envie. Allez ! Repos du corps devant ta danse à toi.        Peut être apprendre à regarder, à sentir. Mais ça va encore plus loin puisque le spectateur peut en plus, à l’aide de cadres mis à sa disposition cadrer, encadrer des espaces de la toile qu’il choisit lui-même : élire, comme ça, des espaces successifs, découvrir son regard à lui, ses coups de coeur et, cadre à bout de bras, se révéler artiste, lui aussi grâce à toi, avec toi.

                  Ce pourrait être une pédagogie, c’est surtout un jeu. Une invitation à « découper » des moments d’arrêt, à découvrir le pouvoir de celui qui regarde et s’en amuser ou s’en émouvoir au choix.

A lui de jouer !.....A toi de savourer son jeu.

 

Avec plein d’amitiés

Texte de Martine Jeanin 18 mai 2013

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